Goutte maladie : qu'est-ce que c'est ?

La goutte est une maladie des articulations dont la fréquence ne cesse d’augmenter. Elle est classée dans le groupe des affections inflammatoires et peut être chronique ou aiguë. Elle se traduit par des symptômes assez spécifiques et est à prédominance masculine. Les articulations distales sont les plus atteintes par la maladie. Qu’est-ce que la goutte ? Quels symptômes traduisent une crise de goutte ? Existe-t-il un traitement efficace contre la goutte ? Si oui, lequel ?

Physiopathologie de la goutte

La goutte est due à un excès du taux d’acide urique dans le sang. Le taux d’acide urique est normalement faible, car l’acide urique est éliminé chaque jour dans les urines par les reins. L’accumulation d’acide urique va favoriser la formation de cristaux d’acide urique dans les articulations. Ces cristaux d’acide urique sont à l’origine des crises de goutte.

Quels sont les symptômes de la goutte ?

Le symptôme principal de la goutte est la douleur. Il s’agit d’une douleur vive et insomniante au niveau de l’articulation atteinte, sans position antalgique. La crise de goutte survient au cours de la nuit au décours d’un repas trop copieux. Localement, en plus de la douleur on observe une rougeur et un gonflement de l’articulation traduisant ainsi une inflammation. Chaque crise de goutte peut durer entre dix et quatorze jours. La crise peut toucher une articulation ou simultanément plusieurs articulations.

Quels sont les stades évolutifs de la goutte ?

La goutte évolue en quatre stades que sont l’hyperuricémie asymptomatique, la crise aiguë, la période intercritique et le stade de goutte chronique. La phase d’hyperuricémie asymptomatique est caractérisée par un taux d’acide urique élevé et une absence de symptômes. L’évolution de ce taux d’acide urique va évoluer vers les crises de goutte. La crise aiguë est caractérisée par un début brutal nocturne et les symptômes sus-cités. Les premières crises sont localisées. Avec l’augmentation du taux d’acide urique, les crises suivantes sont étendues à plusieurs articulations. À la phase intercritique, les crises deviennent de moins en moins espacées jusqu’à la phase de goutte chronique.

Comment poser le diagnostic d’une goutte chronique ?

La première caractéristique de la goutte chronique est le tophus. Les tophi sont des concrétions sous-cutanées dures et blancs jaunâtres situés au niveau du tendon d’Achille, de l’hélix de l’oreille, des articulations métacarpo-phalangiennes, etc. Les tophi sont dus à une accumulation d’acide urique dans les articulations. À ce stade, l’organisme a du mal à éliminer l’acide urique. Ce qui explique son accumulation. La caractéristique suivante est la déformation ou la destruction des articulations. On peut observer également une atteinte rénale par lithiase rénale ou néphropathie goutteuse. Les calculs rénaux sont formés par l’acide urique. La chronicité survient environ dix ans après les premières crises.

Quels sont les différents facteurs favorisant l'apparition de la goutte ?

Les facteurs favorisants l’apparition de la goutte sont variés. Les facteurs biologiques sont le sexe masculin, l’âge avancé, la ménopause chez les femmes et l’obésité. Les facteurs comportementaux sont la consommation de viande rouge, de fruits de mer et de quantité importante d’alcool. Certaines maladies prédisposent à la maladie qu’est la goutte. Il s’agit de l’hypertension artérielle, du diabète et de la dyslipidémie. Certains médicaments ont la capacité d’aggraver les crises. Ce sont l’aspirine, les diurétiques et les anti-régurgitant.

Quelles sont les causes de la goutte ?

Les causes de la goutte se répartissent en deux groupes : la goutte d’origine primitive et les gouttes secondaires. La goutte primitive est idiopathique ou due à un déficit enzymatique en HGPRT. Les gouttes secondaires sont consécutives à une insuffisance rénale chronique, des hémopathies, un psoriasis étendu ou encore à l’utilisation de certains médicaments.

Existe-t-il un traitement contre la goutte ?

Oui, il existe un traitement qu’on peut répartir en deux groupes que sont le traitement de la crise de goutte et le traitement de fond. Le traitement de la crise de goutte est caractérisé par la mise en place d’une vessie de glace sur l’articulation, un traitement médicamenteux fait de colchicine et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le traitement de fond est fait de règles hygiéno-diététiques (régime hypocalorique et sans alcool) et de médicaments réduisant le taux d’acide urique (Allopurinol, probénicide, etc.).

Quels sont les aliments à éviter en cas de goutte ?

La maladie de la goutte est due à un taux d’acide urique élevé. L’acide urique provient de la dégradation des purines. Il est donc important d’éviter la consommation d’aliments contenant des purines. Les aliments à forte teneur en purines donc susceptibles d’augmenter fortement le taux d’acide urique sont les anchois, les viandes rouges, les crevettes, les gibiers, les sardines, les maquereaux, etc. Les aliments à teneur modérés sont les champignons, les épinards, les fruits de mer, les petits pois, etc. À défaut d’éviter leur consommation, on peut réduire leur proportion dans les repas.

La goutte est une maladie liée à une élévation progressive et continue du taux d’acide urique. Elle se caractérise par une atteinte des articulations surtout celles des parties distales des membres. On peut donc avoir une goutte au pied ou à la main. Néanmoins, aucune articulation n’est épargnée à la phase chronique. La goutte peut avoir des conséquences invalidantes. Un traitement existe, mais il doit être pris pendant toute la vie. La goutte est qualifiée de maladie du bon viveur. Sa prévention passe donc par une bonne hygiène alimentaire.