Mémoire traumatique : comprendre pour mieux avancer

Les victimes de traumatisme ou de graves violences développent instinctivement pour leurs survies une panoplie de mécanismes. Parmi elles figure la mémoire traumatique qui est un trouble qui mine de plus en plus de personnes. Découvrez les mécanismes par lesquels la mémoire traumatique est développée et les clés pour avancer avec elle.

Qu'est-ce que la mémoire traumatique ?

La mémoire traumatique n’est rien d’autre qu’une des conséquences d’ordre psychologique associées aux violences graves. Il s’agit donc de troubles post-violences de la mémoire émotionnelle implicite observée chez les personnes qui ont été sujettes à des violences. Comme toutes les autres troubles post-violences, elle doit être prise en charge.

Quels changements provoque-t-elle au niveau du cerveau ?

Pour mieux comprendre la mémoire traumatique, il est important de cerner le fonctionnement du cerveau au terme de violences. C’est de lui que proviendra en fait la quasi-totalité des mécanismes développés. En effet, en cas de troubles post-violences, l’amygdale (composante du cerveau) qui est le centre de coordination de nos émotions est sujette à une hyperactivité. Le cerveau le perçoit comme le signal d’un danger et enclenche pour la survie de la victime de nombreux mécanismes parmi lesquels figure la mémoire traumatique. Tel est la participation du cerveau à l’installation de la mémoire traumatique.

Pour quelles violences la mémoire traumatique se développe-t-elle ?

La mémoire traumatique peut se développer pour plusieurs types de violences. Ce qu’il faut retenir au prime abord cependant est que les réactions aux événements peuvent varier d’une personne à une autre. Ainsi, les violences qui favoriseraient le développement de la mémoire traumatique chez un individu peuvent ne pas en créer chez un autre. Dans le cas de la mémoire traumatique comme la plupart des troubles post-traumatiques, les violences sexuelles sont les plus incriminées.

En effet, les atteintes sexuelles laissent la plupart du temps assez de séquelles. L’évolution de la mémoire traumatique est également très variée dans le cadre des atteintes sexuelles. En fait, chez un enfant sujet d’atteintes sexuelles, un adolescent sujet d’atteintes sexuelles et un adulte sujet d’atteintes sexuelles la mémoire traumatique se manifestera de différentes façons. De la même manière, une femme qui fait objet d’atteintes sexuelles développera une mémoire traumatique un peu différente de celle d’un homme qui fait objet d’atteintes sexuelles. Hormis les violences sexuelles, les autres violences qui favorisent l’installation de la mémoire traumatique sont les tortures, la maltraitance dans l’enfance et les actes de barbarie.

Comment la mémoire traumatique se manifeste-t-elle ?

La mémoire traumatique comme la plupart des troubles post-violences se manifestera essentiellement par des signes psychologiques. Quels sont-ils ?

Les souvenirs

Communs à toutes les troubles post-violences, les souvenirs sont les principaux fardeaux que portent les victimes de violences. Ils se matérialisent par des réminiscences très intrusives qui vont envahir la conscience des victimes et être accentuées par le cerveau. La conscience étant atteinte, ils peuvent :

  • Par les cauchemars, avoir des souvenirs des violences ;
  • Par les rêves, avoir des souvenirs des violences ;
  • Par de simple flash-back, avoir des souvenirs des violences ;
  • Par des illusions, avoir des souvenirs des violences.

Ces souvenirs récurrents provoqués par la mémoire traumatique vont plonger les victimes dans un cercle vicieux infernal et chronique.

Le stress

Le stress est la conséquence directe des souvenirs incessante dont fait objet les victimes de violences. En effet, le cerveau rappelle incessamment à la victime les violences dont elle a été sujette. Cette dernière est par conséquent dans un état de stress permanent. Dans la pratique, le stress se concrétisera par des épisodes de peurs, une forte anxiété et une forte irritabilité. Il est généralement pris par les proches de la victime comme un stress temporel, un stress relationnel, un stress professionnel ou un stress situationnel, alors qu’il n’en est rien. Dans la plupart des cas, le stress sera chronique avec une majoration le soir. Ceci est dû au fait que la soirée est une plage horaire favorable à la remémoration de souvenirs.

Comment réveiller la mémoire traumatique ?

La mémoire traumatique figure parmi les troubles anhistoriques, les troubles hypersensibles et les troubles non intégrés. Par conséquent, elle est stimulée et réveillée par des émotions, des sensations, des souvenirs, et des conditions post-traumatiques, qui rappellent consciemment ou inconsciemment aux victimes les violences dont elles ont été victimes ou des éléments figurant dans leurs contextes. La mémoire traumatique peut être réveillée même dix années après les violences subies après les victimes.

Qui consulter suite à un traumatisme ou une conduite dissociante ?

Pour une meilleure gestion des périodes post-traumatiques, on recommande aux victimes de consulter un psychologue. Il s’agit d’un professionnel de santé habilité pour vous guider dans la période post-traumatique et vous aider à vaincre la mémoire qu’elle nourrit. L’objectif de la prise en charge sera de vous aider à vaincre vos ressentiments. Par la même occasion, il potentialisera votre estime de soi et vous aidera à déculpabiliser, à passer à autre chose et à aborder la vie avec espoir et sérénité.

Peut-on se défaire totalement de la mémoire créée par le traumatisme ?

Bien sûr ! Si vous vous faites bien accompagner, vous pouvez surpasser la mémoire qu’a laissée le traumatisme. C’est une division de votre mémoire, néanmoins, vous pouvez décider de la surpasser. Vaincre la mémoire traumatique ne se fera pas sans votre implication. Décidez donc aujourd’hui de consulter un psychologue.

La mémoire traumatique est un trouble assez récurrent et souvent banalisé. Ne la laissez plus vous hanter !